Menace sur l’emploi chez Thermo Fisher

23 Fév 2025 | Actualités, Économie locale

Thermo ficher et emploi a gosselies
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Une onde de choc dans le secteur biotech wallon

Le groupe américain Thermo Fisher Scientific, acteur majeur du secteur biotechnologique, a annoncé une restructuration de ses sites en Wallonie, menaçant près d’une centaine d’emplois à Gosselies et Seneffe. La procédure Renault, qui encadre les licenciements collectifs en Belgique, a été déclenchée, marquant une période d’incertitude pour les salariés concernés.

Cette annonce a secoué le secteur des biotechnologies en Wallonie, soulignant sa fragilité malgré son importance stratégique. Alors que la région avait fait de ce secteur un levier de croissance et d’innovation, cette restructuration questionne la pérennité des pôles biotech wallons et met en lumière les défis économiques et industriels auxquels ces entreprises sont confrontées.


Un coup dur pour l’emploi local et le secteur biotech wallon

Le bilan est lourd : sur les 300 travailleurs des sites de Seneffe et Gosselies, près d’un tiers risque de perdre son emploi. Cette nouvelle a été officialisée lors d’un conseil d’entreprise extraordinaire, provoquant une onde de choc parmi les salariés et leurs familles.

Les conséquences économiques de cette restructuration sont préoccupantes :

  • Perte d’emplois qualifiés dans un secteur à haute valeur ajoutée.
  • Impact sur l’écosystème biotech régional, qui repose sur un réseau d’entreprises interconnectées.
  • Risque de désinvestissement dans les infrastructures biotechnologiques wallonnes.

La suppression de ces postes est un signal alarmant pour le secteur, qui était jusqu’ici considéré comme un moteur économique de la région.


Pourquoi cette restructuration ? Les raisons avancées par Thermo Fisher

📉 Difficultés du marché et pression concurrentielle

La direction de Thermo Fisher justifie cette restructuration par des difficultés de marché. Malgré la croissance du secteur biotech ces dernières années, plusieurs facteurs mettent sous pression la rentabilité de l’entreprise :

  • Une concurrence accrue à l’échelle mondiale, notamment avec l’émergence de nouvelles entreprises spécialisées dans la bioproduction.
  • Une pression sur les coûts, obligeant Thermo Fisher à rationaliser ses opérations.
  • Un ralentissement post-Covid, impactant la demande de certains services biotechnologiques.
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Ces éléments combinés ont conduit à une décision difficile pour la société, mettant en péril une centaine d’emplois.


Un héritage local menacé : L’histoire des sites de Gosselies et Seneffe

Les sites de Gosselies et Seneffe ont une histoire riche dans le développement de la biotech wallonne. Ils trouvent leurs origines dans Henogen, un spin-off de l’Université Libre de Bruxelles (ULB), spécialisé dans la bioproduction. Henogen a ensuite été acquis par Novasep, avant que Thermo Fisher ne rachète l’entreprise en 2021.

À l’époque, cette acquisition avait été perçue comme un levier de croissance pour le secteur, avec l’espoir d’un investissement durable et d’une expansion des capacités de production. Malheureusement, moins de trois ans plus tard, la réalité est toute autre, et cette restructuration menace un savoir-faire wallon reconnu internationalement.


La procédure Renault en marche : Un cadre légal pour encadrer la restructuration

Face à cette situation, Thermo Fisher a enclenché la procédure Renault, une obligation légale en Belgique lorsqu’une entreprise envisage un licenciement collectif. Cette procédure se déroule en deux phases :

  1. Phase d’information et de consultation

    • L’entreprise informe les représentants du personnel des raisons économiques et structurelles justifiant les suppressions de postes.
    • Un dialogue social s’engage pour examiner les alternatives possibles afin de limiter les licenciements.
  2. Phase de négociations sociales

    • Des discussions ont lieu entre la direction et les syndicats pour définir les indemnités et les mesures d’accompagnement (reclassement, formations, aides à la reconversion).

La première réunion dans le cadre de cette procédure a déjà eu lieu et a été décrite comme « sereine » par les différentes parties prenantes. Cependant, le sort des salariés reste incertain, et les syndicats veillent à ce que les travailleurs soient accompagnés au mieux.

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Quel impact sur le BioPark et l’écosystème biotech wallon ?

Cette restructuration ne concerne pas uniquement Thermo Fisher : elle touche l’ensemble du secteur biotechnologique wallon. Les BioParks de Charleroi et de Seneffe, considérés comme des pôles d’excellence, sont directement impactés.

🔬 Conséquences sur l’innovation et la recherche

  • Une réduction des effectifs pourrait ralentir l’innovation, alors que ces sites sont spécialisés dans des domaines clés comme la thérapie génique et cellulaire.
  • Moins d’emplois qualifiés signifie un affaiblissement du pôle biotech wallon, rendant la région potentiellement moins attractive pour les investisseurs.

💰 Un signal négatif pour les investisseurs

  • La restructuration de Thermo Fisher pourrait décourager d’autres entreprises biotech d’investir en Wallonie.
  • Un désengagement progressif des grandes entreprises pourrait fragiliser l’ensemble du secteur.

Cette situation met en lumière la nécessité d’une stratégie industrielle et économique solide, pour garantir la compétitivité du secteur à long terme.


Quelles perspectives pour les salariés et le secteur ?

Bien que la situation soit préoccupante, plusieurs pistes d’action peuvent être envisagées pour atténuer l’impact de cette restructuration :

Reconversion et soutien aux travailleurs

  • Des programmes de reconversion et de formation devraient être mis en place pour permettre aux salariés de retrouver un emploi dans des secteurs en demande.
  • Un accompagnement personnalisé pourrait aider les employés à se repositionner sur le marché du travail.

🚀 Renforcement du secteur biotech wallon

  • La Wallonie doit renforcer son attractivité en soutenant la création de nouvelles entreprises biotech.
  • Le gouvernement régional pourrait investir davantage dans la recherche et l’innovation, afin de compenser la perte d’emplois et d’attirer de nouveaux acteurs industriels.
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💡 Diversification et sécurisation des investissements

  • Il est crucial de diversifier les activités biotechnologiques pour ne pas dépendre uniquement de grandes multinationales comme Thermo Fisher.
  • Des partenariats public-privé pourraient être développés pour encourager une biotech plus résiliente et ancrée localement.

Conclusion : Un moment décisif pour l’avenir de la biotech en Wallonie

La restructuration de Thermo Fisher est un signal d’alarme pour l’ensemble du secteur biotechnologique wallon. Alors que la région s’est imposée comme un pôle d’excellence en biotechnologie, cette annonce rappelle la fragilité de cette industrie face aux réalités économiques et aux pressions concurrentielles.

Les prochaines semaines seront cruciales pour les salariés, mais aussi pour l’avenir du secteur biotech en Wallonie. Les décisions prises lors des négociations auront des implications à long terme, tant sur le plan économique que stratégique. La Région wallonne, les entreprises biotech et les acteurs institutionnels devront travailler de concert pour assurer une transition juste pour les travailleurs et garantir la pérennité de ce secteur clé.

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